Le Grand Palais s’est transformé en un lieu intime, empreint de souvenirs et d’amour filial, avec l’exposition « Le grand palais de ma mère », rétrospective de l’œuvre de Mohamed El Khatib aux accents profondément personnels. Le livre que nous publions à cette occasion en partenariat avec le Mucem et en coédition avec le Centre Pompidou est le reflet de cette exposition où la figure maternelle est omniprésente. Prolongeant l’hommage rendu aux mères par l’artiste, l’album se décline en près de 200 couvertures différentes, chacune présentant le portrait photographique d’une mère, issu des clichés rassemblés à la suite d’une invitation collective lancée par Mohamed El Khatib en amont de la rétrospective. Chaque livre est ainsi une véritable pièce d’art et de mémoire.
Mamanifeste
Mohamed El Khatib, artiste reconnu pour amener l’art au plus près de chacun d’entre nous, a lancé, en mars dernier, un touchant appel adressé à ses proches ainsi qu’aux salariés du Grand Palais et du Centre Pompidou :
« En juin prochain aura lieu au Grand Palais une rétrospective de mon travail ces dix dernières années… J’aimerais vous demander un cadeau pour “Le grand palais de ma mère”. Dans la Nef, j’exposerai une photo d’identité de ma mère, Yamna, et je voudrais que vos mères soient toutes à ses côtés, de façon à ce que ce Grand Palais devienne celui de nos mères. »
Une histoire populaire éphé-mère
Cet appel de l’artiste, s’enracinant dans l’hommage qu’il a voulu rendre à sa propre mère, décédée en 2012, a donné naissance à une œuvre collaborative éphémère sous la Nef du Grand Palais, qui s’est ainsi transformée, du 13 au 29 juin 2025, en un lieu de mémoire collective et de partage universel. À l’occasion de sa rétrospective, Mohamed El Khatib a cassé les codes traditionnels du musée en installant ses expositions singulières mêlant spectacles, témoignages, soirées festives imprégnés de la figure maternelle.
Un album en tirage limité
Le livre Le grand palais de ma mère est, comme l’exposition éponyme, imprégné de la présence de la mère de l’artiste. Celle-ci irrigue ses écrits ; la pièce Finir en beauté met ainsi en scène le deuil maternel. À travers cette figure, qui acquiert une dimension universelle, Mohamed El Khatib explore la condition et l’expérience maternelles, particulièrement celles des femmes issues de l’immigration et des milieux populaires.
Sur la couverture et deux doubles pages intérieures se déploie une mosaïque de visages féminins, dont les regards nous parlent dans un langage sans paroles. Pour participer à l’hommage profondément personnel et émouvant rendu à ces mères qui font partie intégrante de l’aventure artistique de Mohamed El Khatib, nos éditions ont imprimé 198 couvertures différentes, chacune personnalisée par le portrait de l’une d’entre elles ! Un geste fort qui transforme chaque album en une pièce quasi unique, éditée à seulement 15 exemplaires.
Et vous, quelle histoire votre mère raconterait-elle si elle était exposée au Grand Palais ?